La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) (35 page)

BOOK: La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition)
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En revenant des préaux, il fit mine de glisser en arrivant à la hauteur de l’objet convoité, tomba et en se relevant, le prit. Satisfait, il réintégra sa cellule.

Des jours passèrent. Maillard était redevenu un détenu calme et soumis. Aux yeux des surveillants, la petite pancarte qui avait été collée par ordre du médecin sur la cellule du prisonnier, indiquant que celui-ci pouvait se suicider, ne voulait plus rien dire. Maillard avait franchi le cap de l’angoisse et du remords. Il s’était “fait” à la prison. Cependant, et quoique le moral fût bon chez le détenu, celui-ci de jour en jour pâlissait d’une façon surprenante. Bienveillants, les gardiens qui crurent connaître le motif de la rigueur cadavérique du sculpteur, lui firent avec un peu de rudesse la morale :

— Nous te flanquerons les menottes, lui dirent-ils, et nous verrons bien si tu n’engraisses pas aussitôt.

Mais, de plus en plus, Maillard devenait une loque humaine. Un matin, le malheureux n’eut plus la force de se lever. Le docteur vint le voir. Sa visite fut courte. Il ordonna au malade quelques fortifiants. Huit jours plus tard, un gardien qui venait lui apporter une demi-gamelle de bouillon, s’aperçut que la bouche du malade était pleine de sang. Aussitôt après cette constatation, le surveillant fit prévenir le docteur qui ordonna de transporter Maillard à l’infirmerie de la prison, sur un brancard. Deux détenus, commandés par le gardien infirmier, descendirent le moribond au quartier spécial de la Santé. C’est là qu’à la grande stupéfaction de tous et tandis qu’un détenu venait de déshabiller le malade, on s’aperçut, avec effroi, que le corps de l’assassin ne formait plus qu’une plaie. Ses bras, ses cuisses, étaient complètement tailladés de petites et profondes coupures d’où le sang ruisselait goutte à goutte.

Dans une main que Maillard s’obstinait à tenir fermée, on découvrit la lame de fer-blanc. Alors seulement l’atroce réalité sauta aux yeux de tous : Maillard s’était mutilé lui-même et buvait son sang.

Des explications, il ne put en fournir, n’ayant plus la force de parler.

Deux jours après, dirigé à l’infirmerie de la prison de Fresnes, le malheureux décédait de ses blessures, sans avoir repris connaissance. »

24 août
1933

Violette Nozière tue son père en l’asphyxiant au gaz.

L
e 28 août 1933, Violette Nozière est arrêtée à la terrasse d’un café où elle est reconnue par un témoin. La presse et les partis politiques s’emparent de l’affaire qui ne quitte plus la une des journaux. Les surréalistes prennent la défense de Violette, qui devient leur muse. Louis Aragon signe en 1933 une chronique où il la présente comme une victime du patriarcat. En 1934, Marcel Aymé interpelle par son plaidoyer, en faveur de Violette : « Dans l’hypothèse d’un inceste, quelle pitié ne méritait pas la malheureuse, et quel pardon ! » L’inceste, sujet tabou dans une société masculine, permet à Paul Éluard d’écrire un poème qui marque les esprits :

« Violette rêvait de bains de lait

De belles robes

De pains frais

De belles robes

De sang pur.

Un jour, il n’y aura plus de pères.

Dans les jardins de la jeunesse

Il y aura des inconnus

Tous les inconnus.

Les hommes pour lesquels

On est toujours toute neuve

Et la première.

Les hommes pour lesquels

On échappe à soi-même

Les hommes pour lesquels

On n’est la fille de personne.

Violette a rêvé de défaire

A défait

L’affreux nœud de serpents des liens du sang. »

Qualifiée de « monstre en jupons », Violette Nozière est condamnée à la peine de mort le 12 octobre 1934, après seulement une heure de délibération. À l’époque, on ne guillotine plus les femmes et la sentence est commuée en travaux forcés à perpétuité par le président Albert Lebrun, le 6 décembre 1934. Le 29 août 1945, elle est libérée après une conduite exemplaire en prison. Violette épouse Pierre Garnier en 1946 et le couple gère plusieurs restaurants avant que son mari ne décède en 1961 des suites d’un accident automobile. Le 13 mars 1963, Violette est réhabilitée par la cour d’appel de Rouen. C’est d’ailleurs la première fois dans l’histoire de la justice française que l’auteur d’un crime de droit commun est réhabilité après avoir été condamné à la peine capitale. Mais atteinte d’un cancer des os, Violette Nozière n’en profite guère puisqu’elle décède le 26 novembre 1966 au Petit-Quevilly. Elle a été incarnée à l’écran par Isabelle Huppert dans un film de Claude Chabrol.

25 août
1834

Un propriétaire cupide « vole » le cadavre d’un homme qui lui devait seize shillings.

V
oici, tiré de la presse de l’époque, un drame de la cupidité :

« En août 1834, dans le comté de Stafford, en Angleterre, un pauvre serrurier de Wolverhampton occupait une seule chambre avec sa femme et ses quatre enfants. Il s’était trouvé sans travail pendant un mois, et, le mois suivant, il tomba malade et dut garder le lit de longues semaines. Cet homme étant le seul gagne-pain de la famille, il en résulta une affreuse misère et, incapable d’acheter les remèdes nécessaires, l’ouvrier vit son mal empirer de jour en jour. Une heure avant de mourir, le malheureux reçut la visite de l’huissier qui venait saisir ses quelques meubles.

Le serrurier aurait sans doute été jeté à la fosse commune du cimetière, sans la sollicitude de quelques-uns de ses anciens camarades qui, bien qu’aussi pauvres que lui, se cotisèrent pour le faire enterrer décemment. Ils achetèrent une bière et on y
déposa le cadavre. Mais le propriétaire de la maison continuait à réclamer les seize shillings que lui devait encore le serrurier décédé. On lui répondit qu’il était impossible à la veuve d’acquitter cette dette.

— C’est bien, répliqua le propriétaire, je vais user de mes droits.

Il fit sortir tout le monde de la chambre et ferma la porte à clef, en disant :

— Ce cadavre m’appartient de par la loi. Je m’oppose à son ensevelissement.

À l’heure convenue, les employés des pompes funèbres et les amis du défunt arrivent. Ils trouvent la porte fermée. La foule s’ameute ; l’indignation est à son comble. On crie au propriétaire de ne pas violer plus longtemps le respect que l’on doit aux morts et on lui enjoint de livrer le cadavre. L’intraitable avare apparaît alors en chemise, à une fenêtre, et répond dans un bâillement :

— Retirez-vous et laissez-moi dormir !

Puis, il bâille encore avec ostentation avant de se retirer. Mais ce geste a déchaîné la foule. La porte de la maison est enfoncée ; on se précipite vers l’étage où repose le corps. Pourtant, le propriétaire ne cède pas encore. Suivi de sa femme, en chemise, elle aussi, il devance la foule, s’élance sur la bière que l’on n’avait pas encore clouée, et une lutte horrible s’engage. Le propriétaire et sa femme tirent le cercueil d’un côté, les amis du mort de l’autre. Les blasphèmes se mêlent aux injures.

 

Dans cette lutte sacrilège, le couvercle de la bière glisse brusquement, et le cadavre roule sur le sol. Les deux avares le prennent alors par les jambes en criant qu’ils ne le lâcheront pas. Il leur fallut cependant céder au nombre et subir la fureur des assistants. Le propriétaire, saisi par quatre poignes vigoureuses, fut prestement jeté par une fenêtre ; sa tête heurta le sol et s’écrasa. La mort fut instantanée. Quant à sa femme, elle fut rouée de coups et précipitée dans l’escalier où elle se brisa un bras. La police arriva trop tard.

Après l’enterrement du pauvre serrurier, onze de ses amis furent arrêtés. Mais les juges de Stafford les acquittèrent, aux applaudissements du public. »

26 août
2012

Un serial killer, des meurtriers et des violeurs forment une équipe de football qui participe à un championnat officiel.

L
e serial killer Robin Mallick, qui a fait appel de sa condamnation à mort auprès de la Cour suprême de Calcutta, fait partie des West Bengal Inmates Sports Club, une équipe de football qui participe au championnat de district du North 24 Parganas League. Parmi ses coéquipiers, il y a plusieurs assassins, un kidnappeur, des violeurs en série, ainsi que le meurtrier d’un agent de police. Cette initiative est destinée à essayer de « réhabiliter des condamnés et à éviter la récidive, en les faisant participer à un travail collectif », a expliqué le département de la justice du Bengale.

27 août
2014

La sataniste Miranda Barbour, qui a avoué vingt-deux meurtres, plaide coupable pour un assassinat afin d’échapper à la peine de mort.

S
ataniste autoproclamée, Miranda Barbour, 19 ans, plaide coupable pour le meurtre par arme blanche de Troy LaFerrara rencontré à la suite d’une petite annonce sur le site « Seeking Arrangements ». Son mari, Elytte, a aussi reconnu sa complicité dans ce crime, ce qui leur permet d’échapper automatiquement à la peine de mort lors de leur procès en Pennsylvanie. Dans un entretien effectué en prison, elle affirme avoir en réalité tué au moins vingt-deux autres personnes à cause de son appartenance à une secte satanique : « Quand je suis arrivée au chiffre de vingt-deux, j’ai arrêté de compter, a-t-elle déclaré à un journaliste du
Sunbury Daily Item
. Je peux vous indiquer tous les endroits où trouver les corps. Je me souviens de tout. C’est comme de regarder un film. »

 

Miranda Barbour et Elytte, 22 ans, tout juste mariés, ont tué Troy LaFerrara, le 11 novembre 2013, pour le simple plaisir de célébrer leur troisième semaine d’anniversaire de mariage. C’est Miranda qui a frappé la victime d’une vingtaine de coups de couteau. Si l’on en croit ses dires, sa carrière meurtrière a débuté à l’âge de 13 ans lorsqu’elle s’engage dans une secte satanique en Alaska. Violée à l’âge de 4 ans par un membre de sa famille, Miranda déclare avoir dû aussi avorter au sein de la secte. Si la première assertion a été confirmée par sa mère, cette dernière réfute complètement cet avortement sectaire. Les enquêteurs sont sur la trace d’une trentaine d’hommes qui ont répondu à son annonce sur un site de rencontres. Elle a donné naissance à un enfant dont le père biologique est décédé, cette mort faisant partie des investigations menées conjointement par la police de Pennsylvanie et le FBI. La plupart des victimes auraient été tuées dans l’État de l’Alaska, mais Miranda prétend aussi avoir commis des meurtres en Californie, en Caroline du Nord et au Texas. « De toute façon, c’étaient tous des ordures qui méritaient de mourir. Si jamais on me relâche un jour, je recommence à coup sûr. »

28 août
1969

Charles Hatcher étrangle un garçon de 12 ans, qu’il a kidnappé le jour précédent.

D
ès le lendemain de ce meurtre, Hatcher est surpris en train de frapper et de violer un autre enfant, Gilbert Martinez, 6 ans, dans un parc de San Francisco. Authentique psychopathe, Charles Hatcher éprouve, périodiquement, d’irrésistibles envies de tuer qu’il lui faut assouvir. Pendant près de vingt-cinq ans, il assassine seize personnes, dont trois enfants – en Californie, dans l’Iowa, le Nebraska et le Missouri. Très habile, Hatcher fait même condamner un innocent à sa place. C’est grâce à l’obstination de Joseph Holtslag, un agent du FBI qui le traque durant des années, que Hatcher est finalement capturé, le 3 août 1982. Condamné à perpétuité, il se pend dans sa cellule, le 7 décembre 1982.

29 août
1969

George Putt assassine sa troisième victime de quatorze coups de couteau dans un parc de Memphis.

I
l tue cinq personnes en moins d’un mois, avant d’être condamné à quatre cent quatre-vingt-dix-sept années de prison en avril 1973. En 2005, les autorités judiciaires ont refusé sa demande de libération conditionnelle.

30 août
2013

Arrestation à Ciudad Juárez d’un tueur soupçonné de trois cent cinquante assassinats.

L
e 30 août 2013, la police mexicaine annonce l’arrestation d’un
sicario
(tueur à gages), agissant pour le compte du chef du cartel de Sinaloa, Joaquin « El Chapo » Guzman. Il est accusé du meurtre de plus de trois cent cinquante personnes. Mario Nuñez Meza, 39 ans, est interpellé au petit matin dans la ville de Ciudad Juárez, près de la frontière avec les États-Unis. Ce « proche collaborateur » de « El Chapo », le narcotrafiquant le plus recherché par les États-Unis, est un tueur redoutable, dont les corps des victimes ont été découverts, depuis 2011, dans vingt-trois fosses communes clandestines à Chihuahua et Durango. Tous ces assassinats sont liés à la guerre que se livrent les cartels de Sinaola et des Zetas pour le contrôle de la drogue dans cette zone, capitale pour l’exportation vers les États-Unis
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