La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) (40 page)

BOOK: La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition)
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8 octobre
2003

À Dortmund (Allemagne), une prostituée tue son fils de vingt-trois coups de hache, avant de démembrer le cadavre à la tronçonneuse.

D
ans la nuit du 8 au 9 octobre 2003, une femme de 49 ans assène sur la tête et les bras de son fils vingt-trois coups de hache. Elle scie son corps en deux parties, au niveau du bassin, à l’aide d’une tronçonneuse, et les répartit dans une grande valise à roulettes et un coffre en aluminium. Quelques jours plus tard, son frère qui venait l’aider à transporter un appareil électroménager est frappé par les traces de sang sur les tapis, les murs et les meubles, ainsi que par une forte odeur de pourriture. Sa sœur lui raconte ce qui s’est passé et accepte de se rendre à la police le soir même. En larmes, elle reconnaît les faits sans toutefois expliquer les raisons de son geste – suivant en cela les conseils de son avocat qu’elle est allée consulter. Mais il apparaît vite que son fils, âgé de 27 ans, toxicomane, la maltraitait fréquemment : il la battait à coups de manche à balai, la harcelait et la volait. Sa mère l’hébergeait depuis quelques mois parce qu’il était sans emploi et avait perdu son logement. Les derniers temps, les coups pleuvaient à un rythme quasi quotidien. Le fils souffrait aussi d’un délire de persécution de plus en plus aigu. La mère s’était procuré, au mois de mai, une hache pour pouvoir le menacer en cas de besoin ; elle a déclaré ne pas avoir eu l’intention de tuer son fils. Mais le soir du 8 octobre, elle subit une nouvelle agression, particulièrement brutale.

Alors que son fils s’est endormi, elle va chercher la hache dans sa chambre. À ce moment-là, « la fureur terrible qui s’était accumulée au fond d’elle » s’est déchargée sur son agresseur,
comme l’a expliqué le président du tribunal lors du procès. Dans l’appartement, les enquêteurs retrouvent une tronçonneuse (elle a raconté à un voisin, croisé dans l’escalier le jour où elle a rapporté l’appareil chez elle, qu’elle voulait couper son canapé en deux), une hache, une scie électrique, la valise et le coffre ainsi que divers récipients contenant des morceaux du corps. L’accusée travaillait depuis quelques années comme prostituée dans une maison close de Dortmund. Elle était auparavant infirmière en milieu hospitalier, mais avait dû cesser son activité à la suite d’un cancer.

Le 20 avril 2004, la cour d’assises d’Essen l’a condamnée à quatre ans de réclusion pour meurtre, avec circonstances atténuantes.

9 octobre
2014

Un condamné à mort est libéré après neuf ans de prison, dont quatre dans le couloir de la mort d’une prison au Texas.

M
anuel Velez a été condamné à mort en 2008 pour le meurtre de sa fille de un an, tuée par des coups portés à la tête. L’autopsie avait pourtant prouvé que les blessures mortelles sur l’enfant avaient eu lieu alors que Velez travaillait sur un chantier du Tennessee, à plus d’un millier de kilomètres de là. Mais cet immigré hispanique, qui ne pouvait pas lire l’anglais et dont le QI était de 65, avait signé une confession, sans en saisir le sens. Son avocat, commis d’office, n’avait même pas pensé à se servir de témoignages attestant que sa petite amie avait des antécédents de maltraitance sur ses enfants. Depuis 1973, le Centre d’information sur la peine capitale a recensé cent quarante-six condamnés à mort innocentés et libérés, dont dix au Texas.

10 octobre
1989

Condamnation de Catherine Wood à une peine de vingt à quarante années d’emprisonnement.

L
e 29 novembre 1988, Catherine Wood et Gwendolyn Graham, deux infirmières de l’hôpital Alpine Manor, à Grand Rapids, dans le Michigan, sont arrêtées pour avoir étouffé cinq patientes dont elles avaient la charge. Ces assassinats faisaient partie d’un étrange pacte amoureux entre les deux femmes : les noms de chacune de leurs victimes commençaient par les lettres du mot M-U-R-D-E-R.

11 octobre
2013

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, un père mange le cou de sa fille de 3 ans, avant d’en boire le sang.

L
a police a qualifié ce meurtre, qui s’est produit à Lae, deuxième ville de ce pays, « d’acte de cannibalisme ». La fillette et sa mère rendaient visite au père, Rex Eric, lorsque ce dernier s’est emparé de l’enfant pour l’emporter avec lui dans la forêt. Eric a profondément mordu sa fille au niveau du cou, avant de dévorer sa chair et de sucer son sang. Deux jeunes garçons, qui grimpaient sur un arbre pour en cueillir les noix de coco, ont assisté à la scène et donné l’alarme. Mais Rex s’est moqué des enfants et a continué son « repas ».

12 octobre
1979

Meurtre de Francine Evelson, dont le corps est découvert sur le toit d’un immeuble du Bronx, à New York.

F
rancine Evelson, 26 ans, a été étranglée avec la sangle de son sac et son visage porte la trace de nombreux coups. Les bouts de ses seins ont été sectionnés après la mort et déposés sur sa poitrine. Les mots « 
Fuck You
 » sont écrits sur son ventre, tandis que la face intérieure d’une de ses cuisses porte le message suivant : « Vous ne pourrez pas m’arrêter. » Les poignets et les chevilles de la victime ont été attachés avec ses propres bas nylon. Son slip lui couvre le visage et l’assassin a emporté son pendentif porte-bonheur. Un stylo à encre et un parapluie sont enfoncés dans son vagin, tandis qu’un peigne est retrouvé accroché dans ses poils pubiens. Ses boucles d’oreilles ont été placées de manière très symétrique de chaque côté de son visage. Les mâchoires et le nez sont brisés, plusieurs dents déchaussées. Le meurtrier s’est acharné sur la jeune femme. Il l’a mordue aux cuisses, il l’a frappée, lacérée, puis il a déféqué non loin du corps, en recouvrant ses étrons avec des vêtements.

 

D’après ces rapports préliminaires, qui conduiront les policiers sur de fausses pistes, le meurtrier s’est uniquement servi d’objets appartenant à la victime, que ce soit le peigne ou le stylo-feutre avec lequel il a signé ses messages. Il n’a pas préparé son crime puisqu’il n’a pas emporté d’arme, de liens ou de bandes adhésives pour réduire sa proie au silence. Il ne s’attendait sans doute même pas à la rencontrer ce matin-là. Le lieu du crime indique clairement un événement spontané. La première rencontre entre l’assassin et la jeune femme s’est probablement déroulée dans l’escalier qui mène au toit, où a été retrouvé le corps.

 

L’autopsie démontre l’absence de sperme dans le vagin, mais l’assassin s’est masturbé pour éjaculer sur le corps. Alertés par la découverte du portefeuille de Francine Evelson dans l’escalier de l’immeuble, ses parents ont téléphoné à son employeur. On leur a
répondu qu’elle n’était pas venue de la matinée. La mère, la sœur de la victime et un voisin ont exploré l’immeuble et découvert le corps en milieu d’après-midi. C’est le voisin qui a téléphoné à la police. Aucun témoin n’a vu Francine Evelson après son départ de chez elle.

 

Sous la pression des médias, la police de New York mène une enquête de grande envergure, elle interroge systématiquement tous les locataires des différents immeubles de ce groupe d’HLM. Malheureusement, cela ne donne aucun résultat concret et, au début du mois de novembre, la police s’en remet au FBI. L’agent spécial John Douglas définit un profil psychologique de l’assassin. Selon lui, le style du crime révèle un homicide simple, à motivation sexuelle. Le lieu du meurtre indique par son organisation et sa sophistication que la mort a été planifiée jusqu’à un certain degré. L’idée de commettre un assassinat a probablement mûri depuis très longtemps dans le cerveau du tueur. Les fantasmes sexuels exprimés par ses actes le prouvent. La victimologie révèle que la jeune fille était tout à fait consciente de sa petite taille et qu’elle ne sortait quasiment jamais avec des hommes. Francine Evelson vivait en recluse et a été aisément dominée par l’assassin. Son profil de victime potentielle montre toutefois qu’elle présentait un risque faible de se faire agresser dans ce coin plutôt tranquille du Bronx. Aucun crime similaire n’a été commis dans le quartier. Le meurtrier a pris d’énormes risques : agir ainsi, en plein jour, à une heure où de nombreux locataires se rendent à leur travail. La victime a rencontré l’assassin par hasard, car Francine Evelson se décidait toujours au dernier moment entre l’escalier et l’ascenseur. L’assassin a passé beaucoup de temps en compagnie de la victime – une longue mise en scène –, augmentant encore les possibilités de se faire prendre. L’endroit choisi pour commettre son forfait suggère qu’il se sent à l’aise en ces lieux, qu’il en est un familier. Il semble que Francine Evelson n’ait pas été alarmée en rencontrant son futur meurtrier : elle ne s’est pas débattue, n’a pas crié. Elle le connaissait peut-être ou son allure inoffensive ne l’aura pas inquiétée : le meurtrier portait peut-être un uniforme, celui de concierge ou de postier…

 

L’étude révèle aussi que le meurtre ne s’inscrit pas dans une série. Il s’agit sans doute d’un premier crime, car l’assassin n’a pas le profil d’un tueur organisé. Le forfait montre à la fois des éléments d’organisation et de désorganisation. L’assassin a exercé une domination totale sur sa victime. Il n’éprouve aucun remords puisqu’il place le cadavre dans une posture dégradante. Le fait de recouvrir ses propres matières fécales indique que cet acte ne participe pas au rituel, mais cela confirme que l’assassin est resté longtemps sur place et qu’il savait que personne ne le surprendrait. La position de la victime suggère que le meurtrier reproduit une scène qu’il a déjà vue, peut-être dans un magazine pornographique de bondage. Le pendentif volé ? Un trophée qu’il garde probablement sur lui.

 

À partir de ces informations, l’agent du FBI John Douglas établit un profil : un homme blanc, entre 25 et 35 ans, d’apparence anodine. L’assassin ne doit pas être plus jeune, car les crimes sexuels d’adolescents ont tendance à être plus impulsifs et plus violents. Douglas est pratiquement certain que le meurtrier avait déjà rencontré Francine Evelson, car le visage de la victime a été frappé au point de le rendre méconnaissable. Quand un assassin connaît sa victime, il a tendance à vouloir la dépersonnaliser, à l’oblitérer. D’intelligence moyenne, ce tueur a abandonné ses études en cours, qu’elles aient été scolaires ou universitaires. Il n’a pas fait son service militaire et se trouve peut-être au chômage. Quand il travaille, cet homme est un col-bleu ou occupe un emploi qualifié. L’alcool ou la drogue ne tiennent pas une grande place dans son existence – on le devine à cause de l’heure matinale du crime.

 

Il est probable que le criminel habite seul, car son forfait a les caractéristiques d’une personne étrangère à un milieu familial. La nature détaillée du rituel – le stylo et le parapluie dans le vagin, le slip couvrant la tête, les graffitis sur le corps – pointe un homme qui fantasme sur le sexe, un lecteur avide de revues pornographiques dont il doit posséder une importante collection. Le suspect éprouve beaucoup de difficultés à établir une quelconque relation personnelle avec les femmes. S’il obtient des rendez-vous, il s’agit très certainement de femmes plus jeunes que lui qu’il peut mieux
dominer. Il n’a pas une grande expérience sexuelle, et le peu de relations qu’il a connues ne lui ont pas donné grande satisfaction. Il est donc certainement célibataire. Ses tendances sexuelles virent au sadisme, comme l’indiquent le parapluie dans le vagin et le fait de se masturber sur le corps de sa victime : ce sont des actes de substitution, des gestes qui démontrent une agression contrôlée, mais où la haine envers les femmes se manifeste avec évidence. Ce n’est pas le rejet des femmes qui l’a poussé à ces actes, plutôt une curiosité morbide.

 

L’assassin avait une raison pour se trouver en ces lieux si tôt le matin. Travaille-t-il pour la gérance de ces immeubles ? Est-il facteur ? Plombier ? Simple locataire ?

 

Qu’il ait pratiqué des mutilations sadiques sur une femme inanimée indique un tueur plutôt désorganisé, donc un homme confus, qui a connu de sérieux problèmes mentaux. Il est tout à fait incapable d’établir une quelconque relation avec une personne vivante. L’étude de ses actes prouve qu’il s’est senti autorisé à agir ainsi. L’homme lance un défi à la police avec des messages écrits sur la peau de sa victime. Cette « signature » laisse craindre qu’il ne récidive. Le profil psychologique s’achève par quelques suggestions : les inspecteurs ont très certainement déjà questionné le suspect et il serait utile de relire les différents dossiers en tenant compte du portrait établi par le FBI.

 

L’inspecteur Foley fait ainsi le lien avec un acteur sans emploi de 30 ans, Carmine Calabro, dont le père possède un appartement dans l’immeuble et à qui il rend souvent visite. Foley et ses collègues l’avaient éliminé de la liste des suspects, car Calabro se trouvait dans un hôpital psychiatrique au moment du meurtre. Une enquête plus poussée permet cependant de découvrir que les malades peuvent facilement quitter l’asile sans se faire remarquer, à cause du manque de personnel de sécurité.

 

La mère de Carmine Calabro est morte d’une crise cardiaque alors qu’il avait 19 ans. Il a souvent redoublé des classes avant d’abandonner le lycée. Enfant unique, il ne s’est jamais marié et une
fouille de son appartement met au jour une collection de revues pornographiques. Ses voisins ne lui ont jamais connu de petite amie ni la moindre relation féminine. Il n’a pas fait son service militaire. Il a tenté de se suicider à maintes reprises, par asphyxie ou pendaison. Calabro a déjà été interné en hôpital psychiatrique et il souffre régulièrement de dépression.

 

Bien qu’ayant toujours nié son crime, Carmine Calabro est jugé et condamné à vingt-cinq ans de prison. Les preuves les plus accablantes ? Les empreintes de ses dents relevées sur le corps de la victime.

13 octobre
2014

Dans le Lancashire, au Royaume-Uni, le violeur… d’un ours en peluche a été identifié grâce à son ADN.

P
aul Mountain, 38 ans, a été arrêté après un cambriolage parce qu’il avait « violé » un ours en peluche et que son ADN a été retrouvé sur le jouet. L’homme a raconté avoir pris des amphétamines avant le vol et avoir éprouvé une « envie folle de sexe » une fois sur place.

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