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Authors: Madison Smartt Bell

Tags: #Haiti - History - Revolution, #Historical, #Biographical, #Biographical fiction, #General, #Literary, #Historical fiction, #Toussaint Louverture, #Slave insurrections, #1791-1804, #Haiti, #Fiction

Master of the Crossroads (101 page)

BOOK: Master of the Crossroads
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FROM CHAPTER 30

“Quoi, n’ai-je pas donné ma parole au général anglais? Comment pouvez-vous
supposer que je me couvrirais d’infâmie en la violant? La confiance qu’il a en
ma bonne foi l’engage à se livrer à moi, et je serais déshonoré pour jamais, si je
suivais vos conseils. Je suis tout dévoué à la cause de la République; mais je ne
la servirai jamais au dépens de ma conscience et de mon honneur.”
23

FROM CHAPTER 31

Gens de couleur qui depuis le commencement de la révolution trahissez les
noirs, que désirez-vous aujourd’hui? Personne ne l’ignore; vous voulez commander en maîtres dans la colonie; vous voulez l’extermination des blancs et
l’asservissement des noirs! . . . Mais y réfléchissez-vous hommes pervers qui
vous êtes à jamais déshonorés par l’embarquement et ensuite l’égorgement des
troupes noires connues sous la dénomination des suisses. Avez-vous hésité à
sacrifier à la haine des petits-blancs ces malheureux qui avaient versé leur sang
pour votre cause? Pourquoi les avez-vous sacrifiés? Pourquoi le général Rigaud
refuse-t-il à m’obéir? C’est parce que je suis noir; c’est parce qu’il m’a voué, à
cause de mon couleur, une haine implacable. Pourquoi refuserait-t-il d’obéir à
un général français comme lui, qui a contribué plus que n’importe qui à l’expulsion des Anglais? Hommes de couleur, par votre fol orgueil, par votre perfidie vous avez déjà perdu la part que vous possédiez dans l’exercice des pouvoirs
politiques. Quant au général Rigaud, il est perdu; il est sous mes yeux au fond
d’un abîme; rebelle et traître à la patrie, il sera dévoré par les troupes de la liberté. Mulâtres, je vois au fond de vos âmes; vous étiez prêts à vous soulever contre moi, mais bien que toutes les troupes aillent incessament quitter la partie
de l’Ouest, j’y laisse mon oeil et mon bras: mon oeil pour vous surveiller, mon
bras qui saura vous atteindre.
24

FROM CHAPTER 33

à Christophe, commandant du Cap

Port Républicain,
29
Messidor an VII (
15
juillet
1799
)

La revolte du Môle, mon cher commandant, vient de s’opérer par les agents
secrets du perfide Rigaud; ils ont des prosélytes partout, et partout ils opèrent le
mal qu’il faut cependant arrêter dans sa source. Le Môle correspond directement avec le Fort-Liberté; il y sème la désunion, et j’ai la certitude que cette
place devait aussi se soulever et arborer l’étendard de la révolte; au Cap même
des agents y provoquent la rébellion; surveillez-les avec une rigeur étonnante;
déployez le caractère dur que nécessitent les trames de ces scélérats; tous les
hommes de couleur en général se sont donné la main pour culbuter St-Domingue, en les désunissant, et en armant les citoyens les uns contres les
autres; ils servent la passion du rebelle Rigaud; ils ont juré de le servir et de
l’élever le chef suprême sur des corps et des cendres; dans aucun cas ne molissez pas contre les hommes de couleur, et garantissez par une activité sans égal
l’arrondissement que vous commandez, des horreurs qui menacent déjà
quelques-uns.

L’arrondissement de l’Est doit faire encore l’objet de votre sollicitude dans
des circonstances aussi critiques, vous savez combien sont remuants les habitants de cette partie de la colonie; faites former des camps qui fassent respecter
cette place, et employez et faites même descendre des mornes les cultivateurs
armés desquels vous croyez avoir besoin, pour également garantir cette place
importante; les hommes de couleur y sont aussi dangereux que vindictifs;
n’ayez aucun ménagement pour eux; faites arrêter et même punir de mort ceux
qui seraient tentés d’opérer le moindre mouvement; Vallière doit être aussi
l’objet de tous vos soins.

Je compte plus que jamais sur votre imperturbable sévérité; que rien
n’échappe à votre vigilance.

Je vous desire une bonne santé.

Salut et amitié
Toussaint-Louverture
25

FROM CHAPTER 36

Les consuls de la République française aux citoyens de Saint-Domingue:

Paris, le
4
nivôse, l’an VIII de la République française, une et indivisible (
25
decembre
1799
)

Citoyens, une constitution qui n’a pu se soutenir contre des violations multipliées est remplacée par un nouveau pacte destiné à affermir la liberté.

L’art. 91 porte que les colonies françaises seront régies par des lois spéciales.

Cette disposition dérive de la nature des choses and de la différence des climats. La différence des habitudes, des moeurs, des intérêts; la diversité du sol,
des cultures, des productions, exige des modifications diverses.

Un des premiers actes de la nouvelle législature sera la redaction des lois
destinées à vous régir.

Loin qu’elles soient pour vous un sujet d’alarmes, vous y reconnaîtrez la
sagesse et la profondeur des vues qui animent les législateurs de la France.

Les consuls de la République, en vous annonçant le nouveau pacte social,
vous déclarent que les principes SACRÉS de la liberté et de l’égalité des noirs N’ÉPROUVERONT JAMAIS parmis vous d’atteinte ni de modification.

S’il est dans la colonie des homme malintentionnés, s’il en est qui conser
vent des relations avec les puissances ennemis,
braves noirs souvenez-vous que le peuple français seul reconnaît
votre liberté et l’égalité de vos droits.

Signé, Le Premier Consul,
BONAPARTE

Les mots suivants: «Braves noirs, souvenez-vous que le peuple français seul reconnait votre liberté et l’égalité de vos droits» seront écrits en lettres d’or sur
tous les drapeaux des bataillons de la garde nationale de la colonie de Saint
Domingue.
26

FROM CHAPTER 36

Rapport de Caffarelli au Premier Consul

Paris, le
2
vendémaire an XI (
24
septembre
1802
)

Mon Général,

Vous m’avez ordonné de me rendre auprès de Toussaint-Louverture pour
entendre les révélations qu’il avait annoncé vouloir faire au gouvernment,
savoir de lui quels traités il avait fait avec les agents de L’Angleterre, pénétrer
ses vues politiques et obtenir des renseignements sur ses trésors. Je me suis
attachés à remplir cette mission, de manière à atteindre le but que vous désirez
et si je n’y suis parvenu, c’est que cet homme profondément fourbe et dissimulé, maître de lui, fin et adroit, avait son thème préparé et n’a dit que ce
qu’il voulait bien dire.

Dès le premier jour il entama une conversation dans laquelle il me fit un
narré fort long de ce qui était arrivé à Saint-Domingue. Cette conversation qui
durait longtemps n’aboutait à rien, ne m’apprenait rien. Je le quittai, le
prévenant que je reviendrais le lendemain pour savoir s’il n’avait rien de plus à
m’apprendre. Je m’y rendais effectivement dans la matinée. Je le trouvai tremblant de froid et malade; il souffrait beaucoup et avait de la peine à parler. Je
l’interrogeai de nouveau sur les révélations qu’il avait à faire, je le pressai de
m’accorder un peu de confiance l’annonçant que je n’en abuserais pas. Il prit
alors le mémoire ci-joint, il me pria de l’emporter et que j’y trouverais ce qu’il
avait à me dire. . . .

. . . je l’ai vu montrer de l’élévation dans deux circonstances.

L’une, lorsqu’on lui apporta les habits et le linge qu’on avait fait faire
pour lui.

La seconde, lorsqu’on lui redemanda son rasoir. Il dit que les hommes qui
lui enlevaient cet instrument fussent bien petits puisqu’ils soupçonnent qu’il
manquait du courage nécessaire pour supporter son malheur, qu’il avait une
famille et que sa réligion, d’ailleurs, lui défendait d’attenter à lui-même. Il m’a
paru, dans sa prison, patient, resigné, et attendant du Premier Consul, toute la
justice qu’il croit mériter. . . .

. . . Les divers objets dont il est question dans ce rapport sont le résultat de
sept entretiens, la plupart très longs dans lesquels les mêmes sujets ont été
ramenés à plusieurs intervalles. Il a toujours répondu de la même manière et
presque dans les mêmes termes.

Sa prison est froide, saine, et très sûre. Il ne communique avec personne.
27

ENDNOTES

1
A glossary of Creole and French expressions.

2
. Wade Davis,
The Serpent and the Rainbow
(New York: Simon and Schuster, 1985), p. 181.

3
. Davis,
The Serpent and the Rainbow
, p. 181.

4
. Davis,
The Serpent and Rainbow,
p. 181.

5
. Pierre Pluchon,
Toussaint Louverture
(Paris: Fayard, 1989), p. 94.

6
. Pluchon, p. 93.

7
. Gerard M. Laurent,
Toussaint Louverture à Travers Sa Correspondance
(1953) p. 106.

8
. Saint-Rémy,
Mémoires du Général Toussaint-Louverture, Écrits par Lui-Même, Pouvant Servir à
l’Histoire de Sa Vie
(Paris: Libraire-éditeur, 1859), p. 29.

9
. Laurent, p. 168.

10
. Thomas Madiou,
Histoire D’Haïti
(Port-au-Prince: Editions Henri Deschamps, 1989), vol. I, p. 255.

11
. Madiou, vol. I, p. 288.

12
. Victor Schoelcher,
Vie de Toussaint Louverture
(Paris: Karthala, 1982), p. 127.

13
. Schoelcher, p. 136.

14
. Colonel Alfred Nemours,
Histoire de la Captivité et de la Mort de Toussaint-Louverture
(Paris: Éditions Berger-Levrault, 1929), p. 73.

15
. Saint-Rémy, p. 86.

16
. Laurent, p.468.

17
. Laurent, p. 424.

18
. Schoelcher, p. 175.

19
. Laurent, p. 430.

20
. Schoelcher, p. 192.

21
. Faine Scharon,
Toussaint Louverture et la Revolution de Saint-Domingue
(Port-au-Prince: Imprimerie de l’Etat, 1959), p. 102.

22
. Madiou, vol. I, p. 406.

23
. Madiou, vol. I, p. 400.

24
. Madiou, vol. I, p. 429.

25
. Madiou, vol. I, p. 446.

26
. Schoelcher, p. 263.

27
. Nemours, p. 241.

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