Sex Beast (22 page)

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Authors: Stéphane Bourgoin

Tags: #Essai, #Policier

BOOK: Sex Beast
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— Il revivait ces meurtres en permanence ?

— Je ne dirais pas en permanence. Il m’a dit un jour qu’il avait suivi mon affaire dans les journaux de faits divers et qu’il avait tué deux filles dans l’Etat de Washington pour m’imiter en quelque sorte. Un remake de mon affaire… Je crois qu’elles s’appelaient Ott et Naslund. Il m’a dit qu’il les avait emmenées en forêt et
qu’il les avait étranglées. Puis il les avait violées à plusieurs jours d’intervalle. Il les avait décapitées, comme un hommage, en quelque sorte. Je me suis dit : enculés de journalistes ! Voilà un type qui a lu toutes vos conneries et qui y a cru ! Il a fait la même chose et maintenant il s’en vante ! Il me rendait hommage : “Tu en as eu combien, Jerry ? – Ils disent trente-quatre.” » Sa voix est devenue un murmure. « “Ils n’en ont pas oublié ? Tu n’as pas un petit cimetière privé ?” » Il rit. « Moi, je lui ai répondu : “Ted, je suis le meilleur !” Que voulez-vous dire à un type comme ça ? Il n’y a rien à dire, il n’existe aucune réponse rationnelle possible. Si vous lui dites : “Tout ça, c’est bidon”, il vous répondra : “Non, c’est pas vrai. Je sais…” Il en était sûr. Pour lui, c’était du vécu, pas pour moi. Je ne connaissais que ce qui avait été écrit. Il avait fait les choses, telles qu’il les avait lues. Il en avait eu trente-six. Il voulait être le meilleur. On disait que j’en avais eu trente-quatre et il avait peur que j’en aie d’autres à mon actif. Il voulait absolument que je lui dise : “Promis, juré, je n’en ai eu que trente-quatre.” Mais je ne le lui ai jamais dit. Je sentais bien que la question du nombre des victimes l’obsédait et j’aimais bien le piquer au vif comme ça. Je lui répondais toujours : “Je suis le meilleur. Toi, tu vas griller, moi pas. Le meilleur, c’est moi, ils l’ont dit. Le premier. M. Stone ne s’est pas trompé. Le meilleur de tous les temps ! Et toi, tu n’es rien.” Cela le rendait dingue. “Impossible”, disait-il. Je lui montrais l’article du
Palm Beach Post
 : “Tiens, regarde : Culte. En première page du
Palm Beach Post
. Culte ! Je suis le chef du Culte.
— Impossible”, répondait-il. » Il rit en secouant la tête. « C’était un malade. »

Lorsque nous quittons la minuscule pièce blanche, deux gardes encadrent Schaefer qui tient à me faire visiter cette aile du pénitencier de Starke. Du doigt, il m’indique le couloir : « Vous voyez, là-bas, au fond du couloir, cette porte. C’est là que se trouve la chaise électrique. La même qui a servi à exécuter Ted Bundy. C’est dans ce hall qu’on amène les prisonniers. Ils vont à la clinique, on leur met des chaînes et ils se rendent à la chambre de la mort… A côté, c’est une cabine où les détenus peuvent téléphoner, à quelques mètres à peine de la salle des exécutions. Ironique, non ? »

 

1
. Entre 1982 et 1988, le « Green River Killer » assassine quarante-neuf prostituées dans la région de Seattle. Il est identifié en 2001 en la personne de Gary Ridgway. L’entretien avec Gerard Schaefer se déroule en novembre 1991.

2
. Un cas exemplaire de sadique sexuel, Harvey Glatman est obsédé dès son plus jeune âge par les cordes et le bondage. A 10 ans, il se pend de nombreuses fois à des poutres du grenier pour des séances d’auto-érotisme. Plusieurs fois interné dans des hôpitaux psychiatriques, il passe des annonces dans des journaux de Los Angeles où il prétend être un photographe de magazines, à la recherche de modèles. Il viole, ligote et étrangle trois jeunes femmes, tout en les photographiant sous tous les angles. Une quatrième victime potentielle, pourtant blessée à la jambe d’une balle tirée par Glatman, parvient à s’emparer de l’arme et à faire arrêter le tueur. A l’image d’un Gary Gilmore ou d’un Westley Allan Dodd, Harvey Glatman demande à être exécuté. Il meurt dans la chambre à gaz de la prison de San Quentin, le 18 août 1959.

3
. En 1976, Jesse Tafero, un délinquant en libération conditionnelle, se trouve dans une voiture avec son épouse Sonia Jacobs et un ami, Walter Rhodes, lorsque deux policiers en patrouille les contrôlent. Ils aperçoivent une arme à feu sur le plancher du véhicule. Les deux agents sont abattus et Rhodes affirme que c’est Tafero le tueur. Il est condamné à la peine de mort, ainsi que Sonia Jacobs. Son exécution, le 4 mai 1990, est l’une des pires de toute l’histoire judiciaire. Des flammes s’échappent de son crâne qui bout littéralement. Il faudra envoyer du courant à trois reprises pour une agonie qui durera sept minutes. Par la suite, Walter Rhodes, qui est libéré en 1991, reconnaît que c’est lui qui a assassiné les deux policiers. Après dix-sept ans dans le couloir de la mort, Sonia Jacobs est relâchée et, en 2011, elle épouse Peter Pringle qui a passé quinze ans en tant que condamné à mort, lui aussi, mais en Irlande.

4
. Condamnée à mort, le 26 novembre 1985, pour l’assassinat de plusieurs de ses maris et de son fils handicapé de 19 ans, Judias Buenoano incarne l’image du rêve américain : née d’une famille extrêmement pauvre, elle était devenue une femme d’affaires très riche. Mais le rêve allait bientôt tourner au cauchemar pour tous ceux qui devaient l’approcher. Elle a été exécutée le 30 mars 1998 sur la chaise électrique de Florida State Prison, à Starke.

5
.
A la recherche de Mister Goodbar
(1977), de Richard Brooks, où Diane Keaton meurt assassinée par un homme dragué au hasard de ses multiples rencontres.

Chapitre XIV

TOTALES PERVERSIONS

Gerard John Schaefer cumule à lui seul un nombre incroyable de perversions :

Le voyeurisme

Dès l’adolescence, il épie depuis la maison de Doris Schaefer, sa mère, des voisines qui se dénudent. Lorsqu’il en parle en 1964 à Sondra London, sa petite amie de l’époque, elle est frappée par la rage qui s’empare de Schaefer. A ses yeux, ces femmes sont des « putes » (
whores
) qui le provoquent pour lui faire perdre sa foi de fervent catholique (il va tous les jours à la messe). Peu de temps après, Leigh Hainline, qui habite à deux maisons de la sienne, disparaît mystérieusement. Une autre voisine qui prend un bain de soleil en bikini se voit agressée avec violence. Schaefer tente de la violer, écrit « whore » au rouge à lèvres sur son miroir (une référence au cas du serial killer William Heirens qui fascine Schaefer) et finit par uriner sur son corps.

Le sadisme

Il est omniprésent chez le tueur. Dans ses écrits et ses actes. Lors de ses premiers meurtres, il s’attaque à une victime solitaire. Par la suite, il adore enlever deux jeunes femmes pour les humilier et les torturer l’une devant l’autre. Les deux survivantes d’un enlèvement ont expliqué qu’il se délectait à leur raconter par avance ce qu’il allait leur faire subir.

Le bondage

Lors de la fouille dans la maison de Doris, à Fort Lauderdale, on découvre d’innombrables cordes, liens, menottes et dessins de femmes dénudées ligotées avec des nœuds compliqués.

Le fétichisme

Schaefer garde des « trophées » dérobés à ses victimes. Les enquêteurs trouvent des boucles d’oreilles, des pendentifs, des colliers, des papiers d’identité, des mèches de cheveux et même des dents de plusieurs jeunes femmes.

L’urophilie

Le serial killer fait boire de l’alcool aux jeunes femmes pour les rendre plus soumises et, surtout, pour les obliger à uriner devant l’objectif de son appareil photo. Il se délecte aussi à leur uriner dessus.

La scatophilie

Au moment où il tue ses victimes, leur sphincter se relâche et elles se vident de leurs matières fécales. Schaefer les sodomise à ce moment-là et il aime à se barbouiller avec ces excréments.

La météorophilie

Cette déviance est l’excitation provoquée par le fait d’être suspendu. Dès l’âge de 12 ans, il aime à se suspendre ligoté à des arbres. Schaefer adore aussi pendre ses victimes et il signe de nombreux textes où il manifeste sa parfaite connaissance des exécutions par pendaison. Dans « Harlots Hang High » (« Les putes pendues haut et court »), il explique comment on pendait les prostituées dans l’Angleterre des
xvii
e
et
xviii
e
 siècles.

L’autoérotisme

Il se photographie sous tous les angles à l’aide d’un retardateur ou devant un miroir posé près d’un tronc d’arbre : en érection, les fesses nues avec son slip baissé sur les chevilles ou encore ligoté à un arbre.

Le travestisme

Son ex-petite amie Sondra explique que Schaefer a toujours désiré être une femme. On trouve à son domicile des photos de lui habillé avec de la lingerie féminine.

La pornographie

Elle est omniprésente dans ses écrits ou dans l’impressionnante collection de revues, notamment de bondage, découverte à son domicile et chez sa mère Doris.

La zoophilie

Adolescent, Schaefer sodomise des animaux et leur tranche la gorge au moment où il jouit. Pendant son voyage en Afrique du Nord en 1970, il aurait donné libre cours à son penchant en la matière. En 1972, quand le tueur travaille comme officier de police sous les ordres du shérif Crowder, qui l’arrête pour l’enlèvement de Pamela Sue Wells et Nancy Ellen Trotter, il découvre que de très nombreux animaux ont été victimes de mutilations sadiques dans le comté de Martin.

La nécrophilie

Le serial killer aime retourner auprès des corps de ses victimes pour les violer post mortem, quelquefois des semaines, voire des mois plus tard. Ensuite, il mutile les cadavres et les décapite. Dans l’un de ses courriers, Schaefer affirme posséder une malle cachée où il garde de nombreuses têtes de jeunes femmes. Ce coffre n’a jamais été retrouvé.

Le cannibalisme

En 1969, Gerard Schaefer est fasciné par le cas du tueur en série cannibale et pédophile Albert Fish. Le 29 décembre, il kidnappe deux fillettes de 8 et 9 ans, Peggy Rahn et Wendy Stephenson, à Pompano Beach, pour se livrer à des actes de cannibalisme, mais sans commettre de violences sexuelles à leur égard, un double assassinat qu’il reconnaît par écrit dans une lettre d’avril 1992.

Chapitre XV

EN GUISE DE CONCLUSION

Le
true crime
, ou l’écriture d’ouvrages sur les affaires criminelles, est, en règle générale, l’apanage d’auteurs qui sont soit des journalistes, soit des spécialistes autoproclamés, bardés de diplômes en criminologie, mais qui n’ont jamais vu l’intérieur d’une prison, d’un commissariat et dont l’expérience criminelle se limite au fait d’avoir écopé d’une contravention.

Leurs livres manquent d’authenticité car ils n’ont jamais vécu le crime de l’intérieur. D’autres écrivains ont parfois l’envie de se laisser tenter par l’aspect « voyeuriste » du sujet qu’ils vont traiter.

Quant aux authentiques criminels, ils sont trop compulsifs pour aligner ne serait-ce que trois phrases sur un bout de papier, à l’exception d’un Carl Panzram ou d’un Jack Henry Abbott.

Avec Gerard John Schaefer, nous sommes confrontés à un cas unique dans l’histoire criminelle. A la fois auteur et serial killer, les récits qu’il a écrits ont été déterminants dans le fait qu’il ait été condamné à deux réclusions criminelles à perpétuité. Ces textes sont
tellement abominables que l’on a vraiment l’impression d’être face à quelqu’un qui sait de quoi il parle.
True crime
signifie « crime véridique », et c’est le sentiment qui ressort à la lecture des nouvelles de Schaefer.

D’instinct, on sait qu’il dépeint la réalité des faits dont il est accusé. En mai 1973, le procureur Robert Stone affirme que l’ex-shérif a commis « les pires crimes de l’histoire criminelle des Etats-Unis ». Le magazine
True Detective
déclare en 1974 que Gerard Schaefer est « le plus grand tueur de femmes du
xx
e
 siècle ».

Manipulateur à l’extrême, il est capable de vous dire, en l’espace de moins d’une heure ou dans un même courrier, qu’il est un « parrain de la Mafia sudiste », que ses amis satanistes vous tueront au moindre signe de sa part, qu’il est le plus grand serial killer de tous les temps, qu’il travaille pour la police comme agent infiltré, qu’il n’a jamais commis le moindre assassinat et que, s’il a été condamné, c’est parce qu’il a refusé de dénoncer des flics ripoux.

Le procureur Robert Stone croit dur comme fer que Gerard John Schaefer a commis trente-quatre meurtres ; le FBI, notamment Robert Ressler et Roy Hazelwood, estime, de son côté, que le nombre de ses victimes dépasse la centaine. Son ex-petite amie Sondra London et lui-même dans ses courriers, notamment dans une lettre qu’il m’adresse en 1992, affirment qu’il a « tué sur quatre continents » entre quatre-vingts et cent dix victimes.

Toutes mes vérifications minutieuses effectuées pendant près de vingt ans en Amérique du Sud, au
Canada, en France, en Allemagne et en Afrique du Nord, prouvent, sans l’ombre d’un doute, qu’il n’y a assassiné personne. Il reste un léger doute en ce qui concerne le Canada.

Alors qu’en est-il réellement ? Gerard John Schaefer est-il, comme il le clame haut et fort, « le plus grand tueur de femmes du
xx
e
 siècle » ? Tout tient dans la dualité du personnage. Intelligent, doué, beau gosse jusqu’à ses 25 ans, détesté par son père, couvé par sa mère, il cumule les échecs professionnels et sentimentaux. Professeur raté, catholique fervent, il est rejeté par l’Eglise, se fait renvoyer de la police, ses deux premières petites amies l’abandonnent, son épouse demande le divorce au bout de quelques mois à peine. Schaefer s’apitoie sur lui-même et s’effondre en larmes à 19 ans dans les bras de Sondra London, ainsi que lors de ses entretiens avec les psychiatres. Il dort encore dans le lit de sa mère jusqu’à un âge avancé. Pervers sexuel, sadique, adepte de SM et de toutes les paraphilies
possibles et imaginables, il projette une aura maléfique tout à fait palpable en jouissant de son fantasme de toute-puissance.

Qu’en est-il vraiment du nombre de victimes de Gerard John Schaefer ? Il paraît acquis qu’il aurait tué une jeune femme de manière « accidentelle », probablement vers 16-18 ans, juste avant de rencontrer Sondra London. La victime aurait succombé à une asphyxie lors d’un jeu érotique. Nancy Leichner et Pamela Ann Nater ne rentrent pas d’un pique-nique le 2 octobre 1966. Leigh Hainline Bonadies, la voisine que Schaefer épiait, disparaît en septembre 1969. Trois de ses bijoux sont découverts lors des fouilles de la maison de Doris Schaefer le 7 avril 1973. En décembre 1969, c’est Carmen Hallock qui s’évanouit dans la nature, avant que l’on trouve deux de ses dents et une épingle en forme de trèfle dans l’ancienne chambre de Schaefer. Le 29 décembre 1969, deux fillettes, Wendy Stevenson et Peggy Rahn, sont enlevées sur la plage de Pompano Beach. L’enquête démontre la responsabilité de Schaefer qui reconnaît le crime dans plusieurs courriers. En janvier 1972, c’est Belinda Hutchens qui est kidnappée et l’on retrouve son carnet d’adresses dans les affaires de Schaefer. Le 28 février 1972, c’est au tour de Debora Sue Lowe de s’évaporer dans la nature. Colette Goodenough et son amie Barbara Ann Wilcox ne donnent plus aucune nouvelle depuis janvier 1973 ; on découvre deux dents appartenant à Colette Goodenough, ainsi que leurs papiers d’identité, un journal intime et un recueil de poèmes chez Doris Schaefer. Susan Place et
Georgia Jessup sont enlevées par l’ex-policier, le 27 septembre 1972. On découvre leurs restes à Blind Creek, sur Hutchinson Island, le 1
er 
avril 1973. Le 24 octobre 1972, Mary Alice Briscolina et Elsie Farmer ne donnent plus aucun signe de vie. On retrouve leurs bijoux chez les Schaefer.

Lors des fouilles menées le 7 avril 1973, les enquêteurs trouvent des papiers d’identité appartenant à plusieurs hommes, Dennis Caudill, Edward Mell Geer, Kenneth Cranshaw, Michael Joseph Angeline, Steven Douglas Kindig et Kirk Phillip Duckwitz. Aucune de ces personnes n’est une victime de Schaefer, puisqu’ils ont tous été retrouvés vivants. Kindig et Duckwitz ont, par ailleurs, des casiers judiciaires. Ils ont eu affaire à l’ex-shérif pour diverses infractions, notamment routières, lorsqu’il était encore en fonction. Certains journalistes et le procureur Robert Stone ont accusé Schaefer d’être responsable de l’assassinat de Leonard J. Masar, dont le corps est retrouvé les mains coupées non loin du terrain de chasse habituel du serial killer. Mais il disparaît le 11 août 1972, alors que Gerard est encore derrière les barreaux pour la double tentative d’enlèvement de Nancy Trotter et Pamela Sue Wells.

Lors des investigations menées chez Doris Schaefer, environ une quinzaine de bijoux de femmes n’ont pas pu être rattachés à leurs propriétaires. Mais rien ne prouve que ces pièces de joaillerie appartenaient à quinze personnes différentes. On a également mis au jour plus d’une centaine de clichés de femmes dénudées et assassinées de manière violente. Là aussi, il faut raison garder.
Gerard John Schaefer ne possédait pas de laboratoire photographique pour développer ses négatifs et on peut difficilement imaginer qu’il ait pu les confier à un studio proche de son domicile, notamment ses propres photos d’autoérotisme. Le tueur avait un correspondant en Australie, rencontré par l’intermédiaire d’une petite annonce publiée dans un magazine pornographique. John O’Riley (PO Box 38, East Brunswick, Victoria, Australia 3057) se chargeait d’effectuer les tirages pour Gerard Schaefer. Cet Australien, lui-même collectionneur de clichés gore de femmes mutilées, pendues ou dans des positions dégradantes et pornographiques, a envoyé 54 photos à Schaefer dans un même envoi. Le courrier arrivait à une boîte postale et il n’a pas été possible de retrouver trace de ce « John O’Riley », très certainement un pseudonyme.

Toutes mes investigations démontrent que Gerard John Schaefer a assassiné quinze femmes, avec la possi
bilité d’une dizaine de crimes supplémentaires, à cause des bijoux retrouvés au domicile de sa mère, mais rien ne permet de le relier directement à d’autres disparitions de femmes. On est donc très loin des trente-quatre meurtres annoncés par le procureur Robert Stone, ainsi que des estimations de certains des profilers du FBI, sans même mentionner les fanfaronnades outrancières de Schaefer lui-même.

Même s’il n’est pas le plus prolifique des serial killers au niveau du nombre de ses victimes, il demeure, à mes yeux, le « pire » par l’étendue de ses perversions sexuelles. Je n’aime pas employer le terme de monstre pour qualifier des tueurs en série, car c’est les mettre, en quelque sorte, sur un piédestal, mais pour moi, si quelqu’un mérite ce terme, c’est bien Gerard John Schaefer.

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